Colloque "Matrimoine mystique et modernité occidentale dans les arts et les lettres

Manifestation intersites Strasbourg/ Toulouse 2 organisée par Aurélie Choné et Lydie Parisse dans le cadre du séminaire interuniversitaire international « Processus créateur et voies négatives ». Laboratoire « Mondes germaniques et européens » (EA1341) Laboratoire PLH (EA4601)

26 mars 2026 27 novembre 2025
13h30 17h30
Amphithéâtre Collège Doctoral Européen

« Matrimoine mystique et modernité occidentale dans les arts et les lettres. Domaine germanophone, scandinave et Europe du Nord. »
Université de Strasbourg. Jeudi 26 et vendredi 27 mars 2026.

« Matrimoine mystique et modernité occidentale dans les arts et les lettres. Domaine francophone et Europe du Sud. »
Université de Toulouse. Jeudi 22 et vendredi 23 octobre 2026.

Le matrimoine mystique comprend, du Moyen Âge à nos jours, des oeuvres majeures qui ne sont pas souvent étudiées pour leur valeur intrinsèquement littéraire, et encore moins du point de vue des renouvellements fondamentaux qu’elles ont pu amener dans l’histoire occidentale des arts et de la littérature dès le début du XXe siècle. Cependant, elles ont nourri les processus créateurs d’artistes et d’écrivain-e-s parmi les plus célèbres. Or, cette influence est encore invisibilisée dans les études littéraires.

Selon l’historien de la mystique Michel de Certeau, la mystique est l’un des visages de la modernité, refoulé pendant les périodes de certitude scientifique, mais qui resurgit sur le devant de la scène pour évoquer « un au-delà des systèmes vérifiables ou falsifiables : une étrangeté ‘intérieure’ qui se donne désormais pour représentations les lointains de l’Islam ou du Moyen Âge. » (Certeau 2013) Certeau considère la mystique comme une figure transitoire entre l’univers médiéval et l’époque moderne. Cette dernière se caractérise elle-même par des moments charnières favorables à la résurgence de discours mystiques témoignant de réactions diverses face à la modernité – nostalgie d’une unité perdue (Certeau), « stratégie de compensation, réaction de défense, catalyseur de l’innovation » (Baßler / Châtellier 1998) ; la période autour de 1900 voit par exemple émerger des discours mêlant mystique, psychanalyse et ésotérisme à une époque de fascination pour les mystiques orientales dans l’espace franco-et germanophone.

L’importance du paradigme mystique dans l’élaboration de la modernité artistique et culturelle en contexte post-séculier a déjà été bien mise en évidence (Parisse, 2012, 2019). Ce colloque se propose d’approfondir la place des femmes dans la constellation qui relie mystique, processus de création et modernité, dans le contexte du développement récent de théologies féministes au sein de l’histoire de la philosophie et du champ religieux (Anderson 1999, Anderson/Clarke 2004). Il sera centré sur les femmes écrivaines et mystiques, en particulier dans l’aire culturelle francophone et germanophone, à partir du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui, et sur la question de la réception et de la matrimonialisation de grandes mystiques, y compris issues d’autres aires culturelles européennes comme la Flandre, l’Italie, l’Espagne, la Suède.