Camille Auboin 7 novembre 2025 à 14h00
Lieu : Université de Strasbourg - Institut Le Bel salle Ourisson
Titre : "Repenser l’Allemagne par ses marges coloniales. Hans Paasche (1881-1920), Lebensreformer et révolutionnaire" / "Rethinking Germany by its colonial margins. Hans Paasche (1881-1920), Lebensreformer and revolutionary"
Sasha Richman : 13 novembre 2025 à 9h00
Lieu : Université de Groningue (Pays-Bas)
Titre : "In Search of Meaning in a World of Images: The Photographic Imaginaries of Willem Frederik Hermans, Wright Morris, and Michel Tournier" / "En En quête de sens dans un monde d’images : les imaginaires photographiques de Willem Frederik Hermans, Wright Morris et Michel Tournier"
Résumé :
Cette thèse propose une analyse comparative des interactions entre littérature et photographie dans les œuvres de trois auteurs du XXe siècle : l’écrivain néerlandais Willem Frederik Hermans (1921-1995), l’écrivain et photographe américain Wright Morris (1910-1998) et l’écrivain français Michel Tournier (1924-2016). Bien que les auteurs se montrent pleinement conscients des limites de la photographie — points débattus depuis l’invention du médium au XIXe siècle et qui continuent d’évoluer — ils ont néanmoins accordé à la photographie une place importante dans leur vie et leur œuvre. Cette contradiction manifeste est explorée à travers trois thèmes distincts mais complémentaires qui émergent de leurs œuvres : la violence de l’acte photographique, la manière dont la photographie peut redéfinir l’acte de voir, et l’« insuffisance photographique » ou les enjeux liés à la représentation photographique. À travers un corpus d’œuvres littéraires dans lesquelles la photographie sert de motif central, ainsi que de « photo-textes » qui juxtaposent photos et textes, cette étude emploie plusieurs approches méthodologiques — alliant l’analyse textuelle, visuelle et photo-textuelle — pour explorer la manière dont la photographie façonne la création et les pratiques artistiques des auteurs. Les analyses révèlent que la photographie joue un rôle ambivalent dans les œuvres, tant dans sa fonction représentative que dans son usage. En conséquence, cette étude examine comment les tensions photographiques dans leurs œuvres positionnent Hermans, Morris et Tournier comme des figures du modernisme tardif.
Alexandre Zeitler : 14 novembre 2025 à 13h00
Lieu : Université de Strasbourg
Titre : "Mapping Shared Knowledge in Land Rights over Finnmark. The Stjernøya Network"
Résumé :
Née avec la cartographie par la Commission Finnmark des droits à la terre acquis par usage immémorial sur l’île de Stjernøya, l’affaire éponyme raconte les tensions entre la construction des savoirs collectifs par les éleveurs de rennes sámis à travers la mise en œuvre de pratiques discursives empruntées à l’État norvégien. Au cœur de cette saga juridique, les documents transmis par les éleveurs pour justifier leur usage sont le réceptacle de savoirs collectifs hybrides, à cheval sur deux référentiels politiques souvent présentés comme opposés. La présente analyse basée entre autres sur les Humanités numériques met ainsi en lumière les processus réticulaires de construction et de diffusion des savoirs collectifs déployés par deux acteurs Sámi, le groupe Sara et le District d’éleveurs de rennes nr.25. Dès lors, le réseau fait apparaitre une stratégie centrale dans le discours des éleveurs de rennes : le processus d'essentialisation autour du renne afin de légitimer leur hégémonie dans les processus d’institutionnalisation des savoirs collectifs.
Originating with the Finnmark Commission's mapping of land rights acquired through immemorial use on the island of Stjernøya, the eponymous case narrates the tensions between the construction of shared knowledge by Sami reindeer herders through the implementation of discursive practices borrowed from the Norwegian State. At the heart of this legal saga, the documents submitted by the herders to justify their use are a repository of hybrid collective knowledge, straddling two political frameworks that are often presented as opposed. The analysis, based in part on digital humanities, highlights the networked processes of collective knowledge construction and dissemination deployed by two Sámi actors, the Sara group and the Reindeer Herders' District No. 25. The network thus reveals a central strategy in the discourse of reindeer herders: the process of essentializing reindeer in order to legitimize their hegemony in the institutionalization of collective knowledge.
Martin Theiller 28 novembre 2025 : infos à venir
Sébastien Mantegari : 29 novembre 2025 à 14:00
Lieu : Galerie Colbert, 2 rue Vivienne, 75002, Paris - Salle Perrot (2e étage)
Titre : "Le monde des relations. Les œuvres visuelles de Carl Gustav Jung (1875-1961) : une histoire de l’art du premier XXe siècle"
Résumé :
Si l'œuvre scientifique du psychiatre suisse Carl Gustav Jung (1875-1961) fait aujourd’hui l’objet d’une large diffusion, sa production visuelle est en revanche beaucoup moins connue et étudiée, ce dernier n’ayant, de son vivant, jamais montré ses œuvres en dehors d’un cercle restreint de proches. Cette thèse se donne donc pour objet l’analyse de l’ensemble des œuvres visuelles réalisées par Jung au cours de sa vie, soit, au-delà des images de son célèbre Livre rouge, l’ensemble des peintures et des dessins réalisés de sa main, ses sculptures, ainsi que les incursions qu’il a pu faire dans le champ de l’architecture.
Ces recherches interrogent ainsi la manière dont Jung s’inscrit dans les problématiques, les développements techniques et les recherches des artistes de son époque, mais également la façon dont il s’en démarque, dans le but de l’inscrire, avec toute sa singularité et à rebours d’une lecture téléologique, dans une histoire de l’art élargie en termes d’acteurs, de conceptions et d’enjeux.
L’analyse du travail visuel du psychiatre s’effectue alors ici selon quatre axes, qui sont autant de manières d’aborder l’art moderne : la place du « Je » de l’artiste et l’expression de son individualité – parfois même inconsciente – dans son travail visuel ; l’importance de la spiritualité et la recherche de son mythe personnel ; l’intérêt pour les primitivismes dans la quête d’une forme supposée première de la création ; une certaine forme de sécession vis-à-vis du monde moderne enfin, et la création du sien propre, univers clos et total. En somme, à travers le cas de Jung et de ses œuvres visuelles, ce travail vise à interroger la notion même de modernité au début du XXe siècle en tant que phénomène homogène et continu. Il s’agit d’analyser les résistances, les déviations et les ramifications qu’elle a suscitées, et de participer ainsi à la remise en question de l’idée selon laquelle l’histoire de l’art serait une succession, sinon évolutionniste, du moins linéaire et unique de courants et de styles ; en somme « des » modernités plutôt que « la » modernité.
Carole Goetz 5 décembre 2025 : infos à venir
Lieu : Université de Strasbourg